Les Princesses sont de petites bêtes bien anxieuses...

Oui, je suis une petite bête attachante mais ô! combien anxieuse!
À un point tel que je ne suis pas sûre que si j'étais ma petite chauve-souris, je m'adopterais.
Oui, bien sûr, je suis mignone comme tout.
Oui, bien sûr, je suis craquante quand je salue la foule en reine du carnaval (surnom que mes collègues m'ont d'ailleurs donné suite à mon salut royal. La Reine Elizabeth a tout appris de moi.)

Aussi, il faut avouer que je suis rigolotte, charmante, polie, distinguée, joviale etc. etc. etc.

De plus, mon pedigree s'écrit sur plusieurs parchemins.
Enfin bref, si je ne suis pas parfaitement parfaite, je n'en suis pas loin.
Cependant, j'ai un défaut, mon anxiété. Tout petit, mon défauté.  Et il ressort de moins en moins... mais...

Mon petit défaut, même si, à première vue, il me rend vulnérable et humaine me transforme en fait...

en lionne sanguinaire! Rien de moins!

Je me métamorphose en fauve enragé, luttant pour sa survie (mais tout en gardant sa mise en plis impeccable, il va sans dire!).

Je gronde, je hurle, je pleure, je manipule et je meurs; rien de moins.
Si j'ai l'air redoutable - et le suis!- il n'en demeure pas moins que derrière toute cette férocité se cache une petite princesse apeurée, paniquée. Le monstre - fort joli mais monstrueux quand même! - qui prend alors le plancher n'est nulle autre qu'une armure contre cette peur envahissante et paralysante.
Plus j'hurle, plus j'ai peur.
Plus je contrôle, moins je  me contrôle et je risque de griffer, de mordre et/ou décapiter sans réserve le malheureux qui se trouve devant moi.
Même si je travaille là-dessus, la partie n'est pas encore gagnée.
Heureusement que je suis mignone comme tout, que je suis craquante quand je salue la foule en reine du carnaval, que je suis rigolotte, charmante, polie, distinguée, joviale et que mon pedigree s'écrit sur  plusieurs parchemins...