samedi 31 mai 2008

La Princesse vaincra-t-elle son dragon??

Si j’étais mon amie, je me dirais que ce n’est pas grave.
Si j’avais la chance, en ce moment, d’être une autre que moi, je me dirais qu’on craquerait à moins.
Si je n’étais pas en moi, je me dirais que la fatigue a eu raison de mes résistances, et que le combat n’est pas perdu. Au contraire, la bataille est menée de belle façon, aussi pénible soit-elle.
Si j’étais calme, je me dirais que je peux être fière de moi, que je dois me remémorer ces derniers mois que j’appréhendais vivement, mais que j’ai vécus la tête haute et, surtout, la tête froide.
Seulement, je ne suis que moi, et je suis engloutie par la peur, par l’angoisse.
Ma tête est séparée en deux.
Dans le coin droit, ma raison.
Dans le coin gauche, l’anxiété.
Les deux jouent au tir à la corde depuis ce matin.
Une seconde, la raison gagne, puis la suivante, je m’enfonce dans la déraison, dans la peur, dans le désespoir.

Mais ma tête est séparée en deux, et je dois me répéter que c’est déjà un grand pas! Je me rends compte que je suis un peu plus maître de moi, que je suis consciente de ce qui m’arrive, plutôt que de perdre pied et de m’enfoncer un peu plus loin dans les ténèbres.
Je me bats si fort en ce moment que j’en suis épuisée. Je suis vulnérable.
Vulnérable, oui. Mais consciente.
Pour quiconque n’a jamais vécu de l’anxiété ou subi une crise d’angoisse, il est dur de concevoir le gouffre que nous pouvons ressentir juste sous nos pieds avec, au fond, la folie, tapie dans l’ombre, mais pourtant si présente.
Il est dur de comprendre à quel point on se sent mal, vulnérable, sans ressource… Le désespoir devient si intense qu’il semble impossible qu’il se dissipe un jour.
Alors en ce moment, je me bats contre la peur… et je sens que, malgré tout, je suis en train de gagner le combat… même si je ne m’en sors pas totalement indemne…